Le Projet Mercury Spot en Ligne: Dr. Samba Cor Sarr
Dans ce spot en ligne, nous présentons le Dr Samba Cor Sarr, responsable scientifique de l’équipe nationale de Senegal. Le projet Mercury : Ambassadeurs de la santé est une collaboration de recherche entre Evidence in Governance and Politics (EGAP), à l’Université de Californie, Berkeley, Partnership for African Social and Governance Research (PASGR) à Nairobi, et le Centre de Recherche et d’Action pour la Paix (CERAP) à Abidjan.
Le projet étudie des stratégies pour accroître la fluidité et la confiance du public dans des informations scientifiques fiables sur le COVID-19 et l’adoption du vaccin COVID grâce à une initiative de sensibilisation des « ambassadeurs de la santé ». L’intervention consiste en un programme « d’ambassadeurs de la santé » dans lequel les ambassadeurs sont formés pour engager les individus sur les risques et les avantages des vaccins et engageront de manière proactive les ménages et offriront une occasion directe et privée de discuter des préoccupations. Les essais contrôlés randomisés seront mis en œuvre dans quatre pays anglophones et francophones d’Afrique subsaharienne – la Côte d’Ivoire, le Malawi, le Sénégal et le Zimbabwe. Outre le Dr Sarr, l’équipe de recherche au Sénégal comprend Mame Mor Anta Syll, basée à l’Université Gaston Berger.
Nous nous sommes entretenus avec le Dr Sarr pour en savoir plus sur ses récentes études sur la pandémie de COVID-19 et sur une initiative de parrainage communautaire sur la santé reproductive, qui consiste en des femmes leaders jouant un rôle similaire à celui des ambassadeurs de la santé, et sur la manière dont les résultats de ces études pourraient éclairer la conception du projet Mercury : Ambassadeurs de la santé. Le Dr Sarr a également partagé ses idées sur les principales caractéristiques d’un ambassadeur de santé Covid-19 efficace.
Quel est votre rôle actuel et quelles expériences votre organisation a-t-elle eues qui peuvent contribuer à la conception de l’intervention?
Je suis le chef de la Division de la Recherche à la Direction de la Planification, de la Recherche et des Statistiques au niveau du Ministère de la Santé, et de l’Action Sociale (MSAS) du Sénégal. Je suis par ailleurs le secretaire permanent du Comité National d’Ethique pour la Recherche en Santé (CNERS) du Sénégal et membre du Comité National de Gestion des Epidemies (CNGE).
La division recherche dont je suis le directeur a coordonné plusieurs études dont les résultats déjà disponibles peuvent contibuer à la conception du Mercury Project. Nous pouvons en citer principalement trois:
- L’étude sur les capacités de réponses des infrastructures sanitaires. que ce soit sur la question de l’impact de la COVID-19;
- L’étude sur la place des preuves et des données factuelles sur les politiques publiques et pratiques de ripostes contre la COVID-19
- L’évaluation de l’initiative de communication de proximité sur la santé de la reproduction par les femmes leaders communautaire appelés “Bajanu Gox” (capacité d’agir, profil idéal processus de pérennisation)
À votre avis, quels sont les potentiels facteurs contextuels à prendre en considération pour faire face à la problématique relative à l’hésitation des populations à la prise du vaccin contre la COVID-19?
Après la recommendation de FDA sur le vaccin de rappel contre la Covid-19, et le faible taux de couverture vaccinale observé au Sénégal et dans la plupart des pays africains en général, il est urgent de conduire une enquête sur l’hesitation vaccinale dans le contexte de la baisse de la prevalence de morbidité et de mortalité liée à la Covid-19. Pour le cas du Sénégal l’un des facteurs les plus importants à prendre en compte pour lutter contre l’hésitation vaccinale est la la perception de la dangeriosité de la Covid-19 selon les profils socio-economico ou socio-professionnels.
Dites-nous pourquoi vous pensez que les ambassadeurs de la santé peuvent être un modèle prometteur pour délivrer des informations sur la vaccination.
Dans le domaine de la santé, il n’est pas souvent facile de convaincre la population d’adopter des mesures préventives de type vaccination. Dans le cadre de la santé de la reproduction et notamment de la santé de la mère, le Sénégal a mis en place un système de parainnage communautaire basée sur des femmes leaders “Bajenu Gox” qui jouent un rôle similaires à celui des “Ambassadeurs de la Santé”.
Un bon ambassadeur Covid-19 doit avoir des informations précises sur un phénomène pour convaincre. Il doit venir dans le système de santé en portant le discours de la communauté. Il devrait aussi retourner vers la communauté avec informations précises sur pourquoi la communauté devrait changer de comportement. Etre un ambassadeur peut avoir beaucoup à voir avec le comportement. Un ambassadeur qui contribue à lutter contre l’hésitation vaccinale doit lui aussi être vacciné. Il doit aussi être autonomisé (empowered) sur les questions liées à la Covid-19, pour qu’ils puissent faire changer de comportement à la communauté. Si cela est fait, je crois que le changement de comportement rechecheé auprès de la communauté peut être obtenu.
Quels sont certains des résultats que vous espérez que la collaboration de recherche produise?
Le projet permettra de mettre à jour les connaissances sur les facteurs explicatifs de l’hésitation vaccinale et d’identifier la meilleure approche de communication “quick Win” pour aider le systeme de santé à améliorer la converture vaccinale et promouvoir un comportement individuel et communautaire favorable à la santé. J’espère que le projet pourra réduire la distance entre le discours scientifique des spécialistes, le discours politique des autorités et le niveau de la communauté en vue d’une réduction de l’hésitation vaccinale.